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Acte quatrième

Premier tableau.


La chambre de Juliette.

Il fait nuit. La scène est éclairée par un flambeau.


Scène première


Roméo, Juliette. Juliette est assise; Roméo est à ses pieds.

JULIETTE.
    Va! je t'ai pardonné! Tybalt voulait ta mort;
    S'il n'avait succombé, tu succombais toi-même!
    Loin de moi la douleur! loin de moi le remord!
    Il te haïssait! ... et je t'aime!


ROMÉO.
    Ah! redis-le, ce mot si doux!
JULIETTE.
    Je t'aime, ô Roméo! je t'aime, ô mon époux!
Ensemble.
    Nuit d'hyménée!
    O douce nuit d'amour!
    La destinée
    M'enchaîne à toi sans retour!
    O volupté de vivre!
    O charmes tout-puissants!
    Ton doux regard m'enivre!
    Ta voix ravit mes sens!
    Sous tes baisers de flamme,
    Le ciel rayonne en moi!
    Je t'ai donné mon âme!
    A toi! ... toujours à toi! ...

    Nuit d'hyménée,
    O douce nuit d'amour!
    La destinée
    M'enchaîne à toi sans retour!

Les premières lueurs du jour éclairent les vitraux de la fenêtre. - On entend chanter l'alouette.

JULIETTE.
    Roméo, qu'as-tu donc?
ROMÉO se levant.
    Écoute, ô Juliette!
    L'alouette déjà nous annonce le jour!
JULIETTE le retenant.
    Non! ... ne pars pas encor? Ce n'est pas l'alouette
    Dont le chant a frappé ton oreille inquiète!
    C'est le doux rossignol, confident de l'amour!
ROMÉO.
    C'est l'alouette, hélas! messagère du jour!

Ils s'approchent de la fenêtre.

    Vois ces rayons jaloux dont l'horizon se dore!
    Les flambeaux de la nuit pâlissent! ... et l'aurore
    Dans les vapeurs de l'orient
    Se lève en souriant!
JULIETTE.
    Non! ...
    ce n'est pas le jour! - Cette lueur funeste
    N'est qu'un doux reflet de l'astre des nuits!
ROMÉO serrant Juliette dans ses bras.
    Vienne donc la mort! ... Je reste!
JULIETTE.
    Ah! tu dis vrai! ... C'est le jour! ... fuis! ...
    Il faut quitter ta Juliette!
ROMÉO.
    Non! ce n'est pas le jour, ce n'est pas l'alouette!
    C'est le doux rossignol, confident de l'amour!
JULIETTE.
    C'est l'alouette, hélas! messagère du jour!
    Pars, ma vie! ...
ROMÉO.
    Un baiser, et je pars! ...
JULIETTE s'abandonnant à l'étreinte de Roméo.
    Loi cruelle!
ROMÉO.
    Ah! reste! reste encor dans mes bras enlacés!
    Un jour il sera doux à notre amour fidèle
    De se ressouvenir de ses tourments passés!

Ensemble.

JULIETTE.
    Il faut partir, hélas!
    Il faut quitter ces bras
    Où je te presse,
    Et t'arracher à cette ardente ivresse!
ROMÉO.
    Il faut partir, hélas!
    Alors qu'entre ses bras
    Elle me presse!
    Et c'en est fait de cette ardente ivresse!
JULIETTE.
    Ah! que le sort
    Qui de toi me sépare,
    Plus que la mort
    Est cruel et barbare!

Ensemble.

JULIETTE.
    Il faut partir, hélas!
    Il faut quitter ces bras
    Où je te presse,
    Et t'arracher à cette ardente ivresse!
ROMÉO.
    Il faut partir, hélas!
    Alors qu'entre ses bras
    Elle me presse!
    Et c'en est fait de cette ardente ivresse!

Roméo franchit le balcon.

JULIETTE.
    Anges du ciel, à vous je le confie! ...
ROMÉO dans le jardin.
    Adieu, mon âme!
JULIETTE se penchant sur le balcon.
    Adieu, ma vie! ...



Scène II


Juliette, Gertrude, puis Capulet et Frère Laurent.

GERTRUDE paraissant.
    Juliette! ... Ah! le ciel soit loué! ... Votre époux
    Est parti! Voici votre père!
JULIETTE.
    Grand Dieu! saurait-il? ...
GERTRUDE.
    Rien, j'espère! ...
    Frère Laurent le suit.
JULIETTE.
    Seigneur! protège-nous!

Entre Capulet suivi de frère Laurent.

CAPULET.
    Quoi! ma fille, la nuit est à peine achevée,
    Et tes yeux sont ouverts, et te voilà levée?
    Hélas! notre souci, je le vois, est pareil,
    Et les mêmes regrets hâtent notre réveil.
    Que l'hymne nuptial succède au bruit des armes!
    Fidèle au dernier voeu que Tybalt a formé,
    Reçois de lui l'époux que sa bouche a nommé;
    Souris au milieu de tes larmes!
JULIETTE.
    Cet époux, quel est-il?
CAPULET.
    Le plus noble entre tous,
    Le comte Pâris!
JULIETTE à part.
    Dieu!
FRÈRE LAURENT bas à Juliette.
    Silence!
GERTRUDE de même.
    Calmez-vous!
CAPULET.
    L'autel est préparé; Pâris a ma parole.
    Soyez unis tous deux sans attendre à demain.
    Que l'ombre de Tybalt, présente à cet hymen,
    S'apaise enfin et se console!
    La volonté des morts,
    Comme celle de Dieu lui-même,
    Est une loi sainte, une loi suprême:
    Nous devons respecter la volonté des morts.

Ensemble.

JULIETTE à part.
    Ne crains rien, Roméo, mon coeur est sans remords!
GERTRUDE à part.
    Dans leur tombe laissons dormir en paix les morts!
FRÈRE LAURENT.
    Elle tremble! ... et mon coeur partage ses remords!
CAPULET.
    C'est à frère Laurent que ton coeur se confie,
    Je te laisse avec lui. Courage! ... et sacrifie
    Ta douleur au devoir!
    Nos amis vont venir; je vais les recevoir.

A Gertrude.

    Suis-moi!

Il sort suivi de Gertrude.




Scène III


Frère Laurent, Juliette.

JULIETTE avec désespoir.
    Tout est perdu, mon père! tout m'accable!
    J'ai, pour vous obéir,
    Caché mon désespoir et mon amour coupable!
    C'est à vous de me secourir,
    A vous de m'arracher à mon sort misérable!
    Parlez, mon père! ... ou bien je suis prête à mourir!

Elle lui montre un poignard.

FRÈRE LAURENT.
    Ainsi la mort ne trouble point votre âme?
JULIETTE.
    Non, non, plutôt la mort que ce mensonge infâme!
FRÈRE LAURENT lui présentant un flacon.
    Buvez donc ce breuvage, et des membres au coeur
    Va soudain se répandre une froide langueur,
    De la mort mensongère image;
    Dans vos veines bientôt le sang s'arrêtera;
    Bientôt une pâleur livide effacera
    Les roses de votre visage.
    Vos yeux seront fermés ainsi que dans la mort;
    En vain éclateront alors les cris d'alarmes!
    »Elle n'est plus!« diront vos compagnes en larmes;
    Et les anges du ciel répondront: »Elle dort!«
    On vous déposera, de roses couronnée,
    Dans le caveau silencieux
    Où sont endormis vos aïeux!
    De ténèbres environnée,
    Dans la nuit du tombeau vous dormirez comme eux.
    C'est là qu'après un jour votre corps et votre âme,
    Comme d'un foyer mort se ranime la flamme,
    Sortiront de ce lourd sommeil.
    Par l'ombre protégés, votre époux et moi-même
    Nous épîrons votre réveil,
    Et vous fuirez au bras de celui qui vous aime!
    Hésitez-vous?
JULIETTE prenant le flacon.
    Non! non! à votre main
    J'abandonne ma vie!
FRÈRE LAURENT.
    A demain!
JULIETTE.
    A demain!

Frère Laurent sort.




Scène IV

JULIETTE seule.
    Dieu! quel frisson court dans mes veines!
    Si ce breuvage était sans pouvoir! ... Craintes vaines!
    Je n'appartiendrai pas au comte malgré moi!
    Cachant le poignard dans son sein.

    Non! ce poignard sera le gardien de ma foi!
    Amour, ranime mon courage,
    Et de mon coeur chasse l'effroi!
    Hésiter, c'est te faire outrage!
    Trembler est un manque de foi!
    Verse toi-même ce breuvage! ...
    O Roméo, je bois à toi!







Après avoir versé le contenu du flacon dans une coupe elle s'arrête.

   
Ah! ... si demain pourtant, en ces caveaux funèbres,
    Je m'éveillais avant son retour! ... Dieu puissant!
    Cette pensée horrible a glacé tout mon sang!
    Que deviendrai-je en ces ténèbres,
    Dans ce séjour de mort et de gémissements
    Que les siècles passés ont rempli d'ossements?
    Où Tybalt, tout saignant encor de sa blessure,
    Près de moi, dans la nuit obscure,
    Dormira? ... Dieu! ma main rencontrera sa main!

Avec égarement.

    Quelle est cette ombre à la mort échappée?
    C'est Tybalt! ... Il m'appelle! ... Il veut de mon chemin
    Écarter mon époux, et sa fatale épée ...
    Non! ... fantômes, disparaissez!
    Dissipe-toi, funeste rêve!
    Que l'aube du bonheur se lève
    Sur l'ombre des tourments passés!

Saisissant la coupe.

    Amour, ranime mon courage!
    Et de mon coeur chasse l'effroi!
    Hésiter, c'est te faire outrage!
    Trembler est un manque de foi!
    Verse toi-même ce breuvage!
    O Roméo, je bois à toi!


Elle boit. - Gertrude paraît au fond, suivie de jeunes filles. Juliette va à leur rencontre et sort avec elles. La décoration change à vue.



 Deuxième tableau.


Un terre-plein ombragé de grands arbres dans le jardin des Capulets. Au fond, à droite en pan coupé, le portail d'une chapelle, et, dans toute la largeur du théâtre, une balustrade donnant sur l'Adige. Au delà de la rivière se profile une partie de la ville de Vérone. Le terre-plein se trouve relié à la ville par un pont dont l'autre extrémité se dérobe derrière les murailles de la chapelle. Ce pont est fermé par une grille s'arc-boutant sur deux colonnes. Sur le premier plan, à gauche s'ouvre une terrasse qui conduit au palais et à laquelle on accède par quelques degrés bordés de balustrades. Plein soleil.



Scène première


Pages, Valets, Habitants de Vérone, Paysans et Paysannes. Des pages, porteurs de tubas, paraissent à l'entrée de la terrasse et sonnent un appel éclatant. Des valets viennent ouvrir la grille qui se trouve à l'entrée du pont et livrent passage à une foule bigarrée d'hommes, de femmes et d'enfants qui envahit le théâtre.

Ballet

Quelques vieux joailliers entrent en scène et colportent leurs écrins de groupe en groupe, à la grande admiration des jeunes filles.

Une musique champêtre se fait entendre. Elle annonce l'arrivée d'un groupe nombreux de paysans et de paysannes des environs de Vérone. La danse des fleurs succède à celle des bijoux.

Un jeune paysan amène sa fiancée. Celle-ci se mêle aux jeux de ses compagnes. Pages et joailliers s'empressent autour d'elle pour lui offrir, ceux-là des bouquets, ceux-ci des bijoux. La jeune fille, tentée par l'éclat des pierres précieuses, laisse tomber son bouquet de fiançailles pour se parer d'un bracelet; mais, devant les reproches et la douleur du jeune homme, elle rejette le bijou pour reprendre les fleurs.

Une saltarelle emportée termine le ballet, et tous les danseurs se groupent autour des deux amants dans une sorte d'apothéose.

Une marche joyeuse annonce l'arrivée du cortège nuptial qui paraît à l'entrée de la terrasse.

Une troupe de jeunes filles, marchant à reculons, sème à profusion les fleurs sur le chemin de la terrasse à la chapelle, de telle sorte qu'après l'entrée du cortège, le théâtre n'est plus qu'une vaste corbeille de fleurs.




Scène II


Les Mêmes, Capulet, Paris, Frère Laurent, Gregorio, Juliette, Gertrude, Serviteurs et Amis des Capulets, puis Clercs et Enfants de Choeur. Un prélude d'orgue se fait entendre; les portes de la chapelle s'ouvrent; un cortège de clercs et d'enfants de choeur entre en scène.

CAPULET.
    Ma fille, cède aux voeux du fiancé qui t'aime;
    Le ciel va vous unir par des noeuds éternels;
    Le bonheur vous attend au pied des saints autels.
    De cet hymen béni voici l'instant suprême!

Il prend la main de Juliette et la conduit vers la chapelle.

Juliette retirant sa main et à demi-voix comme dans un rêve.

    La haine est le berceau de cet amour fatal! ...
    Que le cercueil soit mon lit nuptial! ...

Elle porte la main à sa tête et en détache sa couronne de fiancée, ses cheveux se déroulent et tombent sur ses épaules.




















































CAPULET.
    Juliette! ... reviens à toi! ...
JULIETTE.
    Dieu! ... je chancelle! ...
On l'entoure et on la soutient.
    Quelle nuit m'environne? ... et quelle voix m'appelle?
    Est-ce la mort? ... j'ai peur! ... mon père! ... adieu! ...
Elle tombe inanimée dans les bras de ceux qui l'entourent.
CAPULET.
    Juliette! ... ma fille! ... Ah! ... morte! ... juste Dieu!

TOUS.
    Juste Dieu!








 
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Vierter Akt  Fünfter Akt



Vierter Akt.

Erstes Tableau.


Juliens Zimmer. - Es ist noch dunkel. -

Die Bühne wird nur durch eine Fackel erhellt.


Szene 1.


Julie auf einem Ruhebett. Romeo zu ihren Füßen.

JULIE.
    Ja, ich habe verzieh'n!
    Tybalt wollte deinen Tod,
    Und erschlugst Du nicht ihn,
    Von seinem Rachetriebe
    Warst Du selber bedroht.
    Mein Gewissen ist rein! Er weihte Dir nur Haß, ich nur Liebe!
ROMEO.
    Ach, noch einmal das Wort, das süße, sprich!
JULIE.
    Ich liebe Romeo, mein Gatte, ewig Dich!
BEIDE.
    O sel'ge Stunden!
    Brautnacht so zaubergleich!
    Ewig verbunden
    Hat sie Dich mir, wonnereich!
    O Wollust so zu leben,
    Wenn Reiz um Reiz getauscht!
    Dein Blick macht süß mich beben,
    Dein Wort den Sinn berauscht!
    Dein Kuß, der glutgetränkte,
    Schließt einen Himmel ein!
    Ach, meine Seele schenkte
    Ich Dir, bin ewig Dein!

    O sel'ge Stunden!
    Brautnacht so zaubergleich!
    Ewig verbunden
    Hat sie Dich mir, wonnereich!

Die ersten Morgenstrahlen dringen in's Fenster. Man hört eine Lerche schmettern.

JULIE.
    Romeo, was ist Dir?
ROMEO.
    O Julie, es will tagen!
    Horch, die schmetternde Lerche verkündet den Tag.
JULIE ihn zurückhaltend.
    Nein! Fern ist noch der Tag, und nicht sie hat geschlagen.
    Glaube mir, jener Ruf der dein Ohr machte zagen,
    Nicht die Lerche, nein, nein, es war die Nachtigall.
ROMEO.
    Ach, des Morgens Melderin war's, es war Lerchenschall.

Sie nähern sich dem Fenster.

    Sieh, wie die Wolken schon säumet das Licht im Osten!
    Ausgebrannt hat die Nacht ihre Kerzen da wir kos'ten!
    Der heitere Tag, mit frischem Weh'n,
    Erklimmt die durst'gen Höh'n.
JULIE.
    Nein!
    Das ist der Morgen nicht! Tief ruht die Sonnenscheibe.
    Es ist ein Silberstrahl vom Stern der Liebe - Bleibe!
ROMEO.
    Wohl! Ist Verzug auch Tod! Ich bleibe!
JULIE.
    Ach, Du sprachst wahr! Ich höre sie!
    Flieh'! Die Lerche ist's und es will tagen.
ROMEO.
    Nein, fern ist noch der Tag, und nicht sie hat geschlagen.
    Nicht die Lerche, nein, nein, es ist die Nachtigall.
JULIE.
    Ach, des Morgens Melderin ist's, es ist Lerchenschall.
    Fort, mein Leben!
ROMEO.
    Einen Kuß, und es sei!
JULIE in seinen Armen.
    Warum scheiden?
ROMEO.
    Ach halten - halten laß nochmals Dich, Herz an Herz!
    Und sind wir einst vereint, gibt sel'ge Lust uns Beiden
    Erinnerung an der vergangenen Tage Schmerz.

Ensemble.

JULIE.
    Es muß geschieden sein!
    Kurz sei der Trennung Pein,
    Denn ohn' Erbarmen
    Reißt Dich das Schicksal nun aus meinen Armen.
ROMEO.
    Es muß geschieden sein!
    Kurz sei der Trennung Pein,
    Denn ohn' Erbarmen,
    Reißt mich das Schicksal nun aus deinen Armen.
JULIE.
    Ach, fein Gebot
    Jetzt von Dir mich zu trennen,
    Mehr als den Tod
    Möcht' ich grausam es nennen...
BEIDE.
    Es muß geschieden sein.
    Usw. usw.











Romeo übersteigt den Balkon und verschwindet.

JULIE.
    Leb' wohl, meine Seele! Leb' wohl, mein Leben!
    Engel des Lichts! Eurer Hut sei er nun übergeben.






Szene 2.


Julie. Gertrude, später Capulet und Lorenzo.

GERTRUDE tritt hastig und in großer Bewegung ein.
    Liebe Julie! Ach, gottlob, er ist fort! Es war Zeit!
    Euer Vater wird gleich erscheinen.
JULIE.
    Gott! Ahnte er --?
GERTRUDE.
    Nichts, sollt' ich meinen;
    Lorenzo folget ihm.
JULIE.
    Wohlan, ich bin bereit.

Capulet und Lorenzo treten auf.

CAPULET.
    Wie, o Tochter! Kaum will der Tag die Nacht besiegen
    Und ich finde Dich wach, dem Lager schon entstiegen?
    Ach ja! Beiden wohl füllt gleiches Weh uns das Herz!
    Aus dem Schlummer empor scheuchet uns gleicher Schmerz.
    Dem Waffenlärme heut soll'n folgen Hochzeitslieder,
    Daß Tybalt's letzter Wunsch sich erfüllt über's Grab.
    Von ihm den Gatten nimm, den er sterbend Dir gab,
    Und lächle - sei's durch Tränen - nun wieder.
JULIE.
    Dieser Gatte, sprich wer ist's?
CAPULET.
    Der Stern der Ritterschaft,
    Graf Paris.
JULIE( zu sich.
    Gott!
LORENZO leise zu Julie.
    O schweige!
GERTRUDE ebenso.
    Mut und Kraft!
CAPULET.
    Der Priester ist bereit, mein Wort gab ich dem Grafen.
    Die nächste Stunde macht Fest-umrauscht Euch zum Paar.
    Mag Tybalt's Schatten uns umschweben unsichtbar,
    Versöhnet im Schoß des Ewigen dann schlafen.
    Ein heiliges Gesetz immerdar ist der Wunsch der Toten;
    Ihm lauscht man in Ehrfurcht, wie von Gott geboten;
    Heilig soll auch für uns der Wille Tybalt's sein.


Ensemble.

JULIE für sich.
    Fürchte nichts, Romeo, mein Herz bleibt ewig dein!
GERTRUDE.
    Laßt doch ruh'n sie im Grabe, die friedlich man gesenkt hinein.
LORENZO für sich.
    Sie erbebet und mein Herz es fühlt mit ihr die Pein.
CAPULET.
    Mag Lorenzo deine Pflichten lehren nun Dich!
    Uns're Freunde sie nah'n. Begrüßen sie will ich.



Gibt Gertrude einen Wink und geht mit ihr ab.








Szene 3.


Lorenzo. Julie.

JULIE verzweifelt.
    Mein Vater, ach verloren
    Ist Alles nun! Ich war gehorsam Dir,
    Verbarg die Seelenqual und daß ich Treu' geschworen!
    Deine Hand reiche helfend mir,
    Zur Rettung bist nur Du jetzt allein mir erkoren.
    O sprich, mein Vater, sprich, sonst laß mein Leben enden hier.

Zieht einen Dolch hervor und richtet ihn gegen ihre Brust.

LORENZO.
    So kann der Tod Dir keine Furcht erwecken?
JULIE.
    Nein, lieber ihn, als dieses Bundes Schrecken.
LORENZO ihr ein Fläschchen reichend.
    Trink' den Saft hier von Kräutern! Durch die Adern alsbald
    Und durch's Herz zieht ein Schauer sich matt Dir und kalt,
    Doch vom Tode ist's nur die Lüge!
    Seinen Gang hemmt der Puls, die Lebenswärme flieht,
    Zuletzt der Wangen Rosenglut von dannen zieht,
    Dann sind marmorbleich deine Züge.
    Da senkt der Vorhang sich der Augen schwer und tief,
    Umsonst umtönen Dich der Deinen bange Klagen.
    »Sie ist nicht mehr!« erschallt's, wenn sie zur Gruft Dich tragen,
    Selbst die Engel sie flüstern: »Sie entschlief - sie entschlief!«
    Doch den geborgten Tod scheucht das schlummernde Leben,
    Der nächste Tag wird schon neu dem Dasein Dich geben,
    Dem nach süßem Traum Du entgegen lachst.
    Romeo dann und ich nah'n im nächtigen Schatten,
    Wir harren still bis Du erwachst,
    Und in den Arm der Liebe fliehst Du mit dem Gatten. -
    Bedenkst Du dich?





JULIE.
    Nein, nein, nicht zag' ich, wenn
    Ich Dir vertrau' mein Leben.
LORENZO.
    Morgen denn!
JULIE fest.
    Morgen denn!

Lorenzo ab.




Szene 4.

JULIE allein.
    Komm, Wundertrank, geheimnisvoller!
    Dein Strom, durch meine Adern roll' er,
    Bis Herz mir und Sinn in Schlummer versank.
    Komm, sei mir gegrüßt, Wundertrank.

    Welche Angst faßt mich an? Meine Hand fühl' ich beben.
    Wäre Gift der Trank?! Ja! - mein Tod - mein Tod
    Kann Sicherheit dem Mönche geben! -
    Wenn es wäre? Nein! Nicht raubt er mir das Leben
    Sein Herz ist voll Milde, ich folge dem Gebot.
    Die Liebe soll meinen Mut beleben
    Und aus der Brust bannen die Angst;
    Ja, zu ihr laß den Blick uns heben
    Wenn feig du mein Herz erbangst!

    Ströme, der purpurn hier erglänzet,
    Sei von der Lieb hold kredenzte!
    Mein Romeo, dies trink' ich dir!

Nachdem sie den Inhalt des Fläschchens in eine Trinkschale gegossen, hält sie plötzlich inne.

    Doch, wenn ich morgen nun in jener Gruft erwachte
    Eh' Romeo nicht kam zu befrei'n? Wehe mir!
    Ein Schauder faßt mich an, mein Blut erstarrt schon hier,
    Da ich das Gräßliche nur dachte.
    In diesem Moderschlund, wo von der Ahnen Reih'n
    Manch' Jahrhundert hindurch aufgehäuft das Gebein,
    Wo Tybalt, kaum bestattet, ruht mit blut'ger Wunde,
    Neben mir dann in nächt'ger Stunde -
    Neben mir! Gott! An seine Hand streift meine kalt! -

Verwirrt, als sähe sie Tybalt's Geist.

    Wer ist der Schatten, der sich dort will erheben? -
    Tybalt ist's! - Er ruft mich! - Entreißen mit Gewalt
    Will er den Gatten mir, der ihm den Tod gegeben.
    Nein! Verschwinde Schreckensgestalt!
    Du bist ein Wahn und mußt entweichen,
    Denn vor des Glückes Sonn' erbleichen
    Vergang'ner Tage Schatten bald.

Ergreift die Trinkschale.

    Die Liebe soll meinen Mut beleben
    Und aus der Brust bannen die Angst!
    Ja, zu ihr laß' den Blick uns heben,
    Wenn feig du mein Herz erbangst.
    Ströme, der purpurn hier erglänzet,
    Sei von der Liebe hold kredenzet,
    Mein Romeo, dies trink' ich dir!

Sie trinkt. Gertrude erscheint mit jungen Mädchen im Hintergrunde. Julie geht ihnen entgegen.



 Zweites Tableau.


Eine Galerie im Palast. Im Hintergrunde der Eingang zur Kapelle.












Szene 1.


Capulet. Paris. Lorenzo. Gregorio. Angelo. Julie. Gertrude. Manuela. Rita. Junge Mädchen. Freunde und Diener der Capulet's.

Hochzeits-Zug.








































Ensemble.

CAPULET. ANGELO. MANUELA. RITA.
    Sei glücklich Julie für das Leben!
    Die Seele will geben
    Er Dir allein.
    Heil und Segen Eurem Bunde!
    Mag stets diese Stunde
    Euch teuer sein.
    Das Herz freudig will er immerdar Dir weih'n.
PARIS.
    Sei glücklich Julie für das Leben
    O könnt ich Dir geben
    Die Seele mein!
    Heil und Segen unserm Bunde!
    Stets soll diese Stunde
    Mir theuer sein!
    Mein Herz wird immerdar sich Dir Teure weih'n!
JULIE.
    Ach, im Herzen faßt mich Beben!
    Ihm mich ergeben,
    Welch' herbe Pein!
    Bund voll Schrecken, Trauerstunde!
    Und ach! keine Kunde
    Von ihm, der mein.
    Es läßt mein Verhängnis jetzt ihn ferne sein.
GERTRUDE.
    Julie, wohl darfst Du tief erbeben!
    Ihm sich ergeben,
    Welch' herbe Pein!
    Keine Hoffnung bringt die Stunde,
    Ob auch brennt die Wunde,
    Es muß ja sein!
    Dir kann Niemand helfen, als nur Gott allein.
LORENZO.
    Julie, voll Hoffnung blicke in's Leben,
    Denn treu ergeben
    Werd' ich Dir sein.
    Was auch drohet jetzt die Stunde,
    Bald dein Herz Dir gesunde
    Von dieser Pein.
    Vertrau' auf mich, und Gott er wird uns gnädig sein.

Julie setzt sich; junge Mädchen legen Geschenke vor ihr nieder.

CHOR mit Ballett.
    Tönet laut, tönet hell
    In die bunte Menge,
    Jede Stirne glättet schnell
    Munt're Hochzeitsklänge.
    Wie im Strom Well' auf Well',
    Rauschet Festgesänge,
    Tönet laut, tönet hell,
    Seid ein Freudenquell.

Orgelklänge. - Die Türen der Kapelle öffnen sich, Priester und Chorknaben treten heraus.

CAPULET reicht Julie die Hand. Sie steht auf.
    O Tochter! Magst Du nun die heißen Wünsche krönen
    Des Mannes, der Dich liebt, deiner wert immer war,
    Und Gottes Segen wird den edlen Bund verschönen,
    Euer Glück gründen dort am strahlenden Altar.

Paris tritt vor und will Julie seinen Ring an den Finger stecken.

JULIE.
    Ach! Ihn nur liebe ich, für den ich Haß empfand!
    Reiche statt seiner nun, o Tod, mir die Hand.
CAPULET.
    Teure Julie, wo weilt Dein Sinn?
JULIE.
    Ach, haltet mich, ich schwanke!
    Nacht wird's vor meinem Auge! Kalt faßt's das Herz! - Schreckgedanke,
    Ist das der Tod? - Ich fürchte mich! -
    Vater leb' wohl!
CAPULET.
    Meine Tochter! O Julie! Tot! -
    Wehe!
ALLE.
    Wehe!
CAPULET.
    Tochter!
ALLE.
    Ewiger Gott!