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 Acte deuxième

Un jardin. - A gauche, le pavillon habité par Juliette. - Au premier étage, une fenêtre avec un balcon. - Au fond, une balustrade dominant d'autres jardins.


Scène première


Stéfano, Roméo. Stéfano, appuyé contre la balustrade du fond, tient une échelle de corde et aide Roméo à escalader la balustrade; puis il se retire en emportant l'échelle.

ROMÉO seul.
    O nuit, sous tes ailes obscures
    Abrite-moi!
LA VOIX DE MERCUTIO au dehors.
    Roméo! Roméo!
ROMÉO.
    C'est la voix de Mercutio!
    Celui-là se rit des blessures
    Qui n'en reçut jamais!
MERCUTIO, BENVOLIO ET LEURS AMIS au dehors.
    Mystérieux et sombre,
    Roméo ne nous entend pas!
    L'amour se plaît dans l'ombre;
    Puisse l'amour guider ses pas!

Les voix s'éloignent.

ROMÉO.
    L'amour! ... Oui, son ardeur a troublé tout mon être!

La fenêtre de Juliette s'éclaire.

    Mais quelle soudaine clarté
    Resplendit à cette fenêtre?
    C'est là que dans la nuit rayonne sa beauté

    Ah! lève-toi, soleil! fais pâlir les étoiles
    Qui dans l'azur sans voiles
    Brillent au firmament!
    Ah! lève-toi, parais, astre pur et charmant!

    Elle rêve! ... elle dénoue
    Une boucle de cheveux
    Qui vient caresser sa joue!
    Amour, porte-lui mes voeux!
    Elle parle! ... Qu'elle est belle!
    Ah! je n'ai rien entendu!
    Mais ses yeux parlent pour elle,
    Et mon coeur a répondu!

    Ah! lève-toi, soleil! fais pâlir les étoiles,
    Qui dans l'azur sans voiles
    Brillent au firmament!
    Ah! lève-toi, parais, astre pur et charmant!

La fenêtre s'ouvre. - Juliette paraît à son balcon. - Roméo se cache dans l'ombre.



Scène II


Roméo, Juliette.

JULIETTE.
    Hélas! ... moi, le haïr ... haine aveugle et barbare!
    O Roméo! pourquoi ce nom est-il le tien?
    Abjure-le, ce nom fatal qui nous sépare,
    Ou j'abjure le mien! ...
ROMÉO s'avançant.
    Est-il vrai? ... l'as-tu dit? ... Ah! dissipe le doute
    D'un coeur trop heureux!
JULIETTE.
    Qui m'écoute
    Et surprend mes secrets sous le voile des nuits?
ROMÉO.
    Je n'ose, en me nommant, te dire qui je suis!
JULIETTE.
    N'es-tu pas Roméo?
ROMÉO.
    Non! je ne veux plus l'être
    Si ce nom détesté me sépare de toi!
    Pour t'aimer, laisse-moi renaître
    Dans un autre que moi!
JULIETTE.
    Ah! tu sais que la nuit te cache mon visage!
    Tu le sais! ... Si tes yeux en voyaient la rougeur,
    Elle te rendrait témoignage
    De la pureté de mon coeur! ...
    Adieu les vains détours! ... M'aimes-tu? ... Je devine
    Ce que tu répondras. Ne fais pas de serments!
    Phoebé, de ses rayons inconstants, j'imagine,
    Éclaire le parjure et se rit des amants! ...
    Cher Roméo, dis-moi loyalement: je t'aime!
    Et je te crois! ... Et mon honneur
    Se fie au tien, ô mon seigneur,
    Comme tu peux te fier à moi-même! ...
    N'accuse pas mon coeur, dont tu sais le secret,
    D'être léger, pour n'avoir pu se taire;
    Mais accuse la nuit dont le voile indiscret
    A trahi le mystère!



ROMÉO.
    Devant Dieu qui m'entend je t'engage ma foi!
JULIETTE.
    On vient! ... Silence! ... Éloigne-toi! ...

Roméo s'éloigne et disparaît sous les arbres. - Juliette se retire du balcon.



Scène III


Grégorio, Quelques Valets, puis Gertrude. Grégorio et les valets entrent en scène avec des lanternes sourdes à la main.

GRÉGORIO ET LES VALETS.
    Personne! Personne!
    Le page aura fui!
    Au diable on le donne!
    Le diable est pour lui!
GRÉGORIO.
    Le fourbe, le traître
    Attendait son maître!
    Le destin jaloux
    L'arrache à nos coups;
    Et demain peut-être
    Il rira de nous!
GRÉGORIO ET LES VALETS.
    Personne! personne!
    Le page aura fui!
    Au diable on le donne!
    Le diable est pour lui!
GERTRUDE entrant en scène.
    De qui parlez-vous donc?
GRÉGORIO.
    D'un page
    Des Montaigus! ... Maître et valet,
    En passant notre seuil, ont osé faire outrage
    Au seigneur Capulet.
GERTRUDE.
    Raillez-vous?
GRÉGORIO.
    Non, sur ma tête!
    Un des Montaigus s'est permis
    De venir avec ses amis
    A notre fête!
GERTRUDE ET LES VALETS.
    Un Montaigu!
GRÉGORIO.
    Si nous l'avions reconnu,
    C'est de son sang, je le jure,
    Qu'il eût payé cette injure!
LES VALETS à Gertrude.
    Est-ce pour vos beaux yeux que le traître est venu!
GERTRUDE.
    Qu'il vienne encore, et, sur ma vie!
    Je vous le ferai marcher droit,
    Si droit, qu'il n'aura pas envie
    De recommencer!
GRÉGORIO.
    On vous croit.
LES VALETS riant.
    Pour cela, nourrice, on vous croit.
GRÉGORIO ET LES VALETS.
    Bonne nuit, charmante nourrice!
    Joignez la grâce à vos vertus!
    Que le ciel clément vous bénisse,
    Et confonde les Montaigus!

Grégorio et les valets s'éloignent.


Scène IV


Gertrude, puis Juliette.

GERTRUDE.
    Béni soit le bâton qui tôt ou tard me venge
    De ces coquins!
JULIETTE paraissant sur le seuil du pavillon.
    C'est toi, Gertrude?
GERTRUDE.
    Oui, mon bel ange!
JULIETTE.
    Qui donc accompagnait tes pas?
GERTRUDE.
    Des gens de la maison! des drôles, ou je meure!
    Mais comment à cette heure
    Ne reposez-vous pas?
JULIETTE.
    Je t'attendais! ...

Elle jette un regard autour d'elle, et rentre dans le pavillon, suivie de Gertrude. Roméo reparaît.



Scène V


Roméo, puis Juliette.

ROMÉO.
    O nuit divine! je t'implore!
    Laisse mon coeur à ce rêve enchanté!
    Je crains de m'éveiller et n'ose croire encore
    A sa réalité!
JULIETTE reparaissant sur le seuil du pavillon, à demi-voix.
    Roméo! ...
ROMÉO se retournant.
    Douce amie!
JULIETTE l'arrêtant du geste et toujours sur le seuil.
   
Un seul mot! puis adieu!
    Quelqu'un ira demain te trouver! ... - Sur ton âme,
    Si tu me veux pour femme,
    Fais-moi dire quel jour, à quelle heure, en quel lieu,
    Notre union sera bénie!
    Alors, ô mon seigneur, sois mon unique loi! ...
    Je te livre ma vie entière, et je renie
    Tout ce qui n'est pas toi!
GERTRUDE de l'intérieur du pavillon.
    Juliette! ...
JULIETTE.
    Si ta tendresse
    Ne veut de moi que de folles amours ...
GERTRUDE.
    Juliette! ...
JULIETTE SE retournant vers le pavillon.
    Je viens!
A Roméo.
    Par cette heure d'ivresse,
    Ne me revois plus, et me laisse
    A la douleur qui remplira mes jours!
ROMÉO à genoux devant Juliette.
    Ah! je te l'ai dit! ... je t'adore! ...
    Dissipe ma nuit! sois l'aurore
    Où va mon coeur, où vont mes yeux!
    Dispose en reine de ma vie!
    Verse à mon âme inassouvie
    Toute la lumière des cieux!
JULIETTE.
    Adieu! ...
ROMÉO se relevant et saisissant la main de Juliette.
    Déjà!
JULIETTE.
    Je tremble
    Qu'on ne nous voie ensemble!
    On m'appelle! ...
ROMÉO.
    O douleur! ...
JULIETTE.
    Plus bas!
ROMÉO attirant Juliette à lui et l'amenant en scène.
    Non! non! l'on ne t'appelle pas!
JULIETTE.
    Ah! l'on peut nous surprendre! laisse,
    Laisse ma main s'échapper de ta main!



ROMÉO.
    Ah! ne fuis pas encore! laisse,
    Laisse ta main s'oublier dans ma main!
Ensemble.
    Adieu! De cet adieu si douce est la tristesse,
    Que je voudrais te dire adieu jusqu'à demain!
JULIETTE.
    Maintenant, je t'en supplie,
    Pars!
ROMÉO.
    Ah! cruelle! ...



JULIETTE.
    Pourquoi
    Te rappelais-je? ô folie!
    A peine es-tu près de moi
    Que soudain mon coeur l'oublie! ...
    Je te voudrais parti, pas trop loin cependant,
    Comme un oiseau captif que la main d'un enfant
    Tient enchaîné d'un fil de soie;
    A peine vole-t-il, dans l'espace emporté,
    Que l'enfant le ramène avec des cris de joie,
    Tant son amour jaloux lui plaint la liberté!
Ensemble.
    O nuit d'amour! ô nuit d'ivresse!
    A toi mon âme! à toi ma main!
    Adieu! De cet adieu si douce est la tristesse,
    Que je voudrais te dire adieu jusqu'à demain! ...
JULIETTE.
    Adieu, mille fois ...

Elle s'éloigne des bras de Roméo et rentre dans le pavillon.

ROMÉO seul.
    Va! ... repose en paix! sommeille!
    Qu'un sourire d'enfant sur ta bouche vermeille
    Vienne doucement se poser! ...
    Et, murmurant encor: Je t'aime! à ton oreille,
    Que la brise des nuits te porte ce baiser! ...

Il s'éloigne. -


La toile tombe.

 

 
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 Zweiter Akt.

Ein Garten. Links Juliens Pavillon. Im ersten Stock desselben ein Fenster mit Balkon. Im Hintergrunde eine die Bühne beherrschende Balustrade, welche andere Gärten abschließt.


Scene 1.


Stefano. Romeo. Hinter der Scene: Mercutio, Benvolio und Chor.
Stefano hält, auf die Balustrade gestützt, eine Strickleiter und hilft Romeo hinabsteigen, dann zieht er die Leiter hinauf und geht ab.

ROMEO allein.
    O Nacht, daß mein Hoffen sich krönet,
    Umhülle mich!
MERCUTIO hinter der Scene.
    Romeo! Romeo!
ROMEO.
    Rufe nur, Freund Mercutio!
    Leichten Sinnes die Narben verhöhnet
    Wer Wunden nie gefühlt.
DIE ANDERN hinter der Scene.
    Er hält sich uns verborgen,
    Unsern Ruf läßt er außer Acht.
    Der Liebe Lust und Sorgen
    Gern pflegen Umgang mit der Nacht.

Die Stimmen entfernen sich.

ROMEO.
    Die Liebe! Ja, ihre Macht sie erfüllt mich mit Wonne!

Juliens Fenster wird hell.

    Doch was schimmert dort von dem Fenster? Sie ist's, Julie, meine Sonne!
    Mein Morgen, dessen Pracht
    Verscheucht die finst're Nacht.
    Ach, gehe auf! geh' auf! mach' erbleichen die Sterne,
    Sie weichen dir so gerne
    Strahlst du am Firmament! Ach, gehe auf, erschein',
    Stern so glänzend und rein.

    Sie blickt träumend, voll Verlangen,
    Einer Locke stillen Kuß
    Streift sie lächelnd von den Wangen,
    O haucht ihr, Blumen, meinen Gruß.
    Jetzt die Lippen regt sie endlich!
    Dringt kein Ton auch niederwärts,
    Spricht ihr Auge doch verständlich
    Und die Antwort giebt mein Herz.

    Ach, gehe auf, geh' auf, mach' erbleichen die Sterne,
    Sie weichen dir so gerne
    Strahlst du am Firmament. Ach, gehe auf, erschein',
    Stern so glänzend und rein!

Julie erscheint auf dem Balkon und stützt sich schwermüthig auf das Geländer.



Scene 2.


Romeo. Julie.

JULIE.
    Weh mir! Ihn soll ich hassen und als Montague meiden!
    O Romeo, den Namen doch, den man dir gab,
    Wirf ihn hinweg! Und thust du's nicht, soll das uns scheiden,
    Lege meinen ich ab.
ROMEO vortretend.
    Ist es wahr? Ist es wahr? Ach, noch einmal doch sprich
    Holder Engel Du!
JULIE.
    Ha, wer ist es, der sich schlich
    Unter'm Schirm der Nacht in des Herzens Rath?
ROMEO.
    Nicht wag' ich es zu sagen, wer Dir kühn genaht.
JULIE.
    Bist Du nicht Romeo?
ROMEO.
    Nein, kann Dir's Ruh gewähren
    Bin ich kein Montague und auch nicht Romeo!
    Liebe soll neu mich dann gebären,
    Und ein And'rer werd' ich so!
JULIE.
    Ach, Du weißt, daß die Nacht verschleiert meine Wangen.
    Du weißt's; Mädchenröthe sonst färbte sie hier!
    Denn was ich gestand voller Bangen,
    Möcht' verleugnen gern die Sitte Dir.
    Fahr hin, du falsche Scheu! Mag sich's gleich offenbaren!
    Sprich, schöner Montague, liebst Du mich? Sag es frei!
Romeo hebt die eine Hand zum Schwur und deutet mit der andern gegen den Mond.
JULIE.
    Nein, schwöre nicht beim Mond, bei dem wandelbaren,
    Daß wechselnd, so wie er, nicht dein Lieben auch sei.
    Sprich einfach nur zu mir: Dich lieb' ich!
    Ich glaube, ach, Dir ja so gern!
    Und immerdar, als meinem Herrn,
    In Treuen dann Dir gehorsam blieb' ich.
    Daß ich hingebend gleich Dir so schnell mich geweiht,
    Nicht leichten Sinn's schilt auch darob mich später!
    Denn vertraut habe ich ja der Nacht nur mein Leid,
    Und sie ward zum Verräther.
ROMEO.
    Bei dem Gott, der uns hört, hier empfange mein Wort.
JULIE.
    O, lausche! Man kommt! Verstumme und eile fort.

Romeo verbirgt sich im Gebüsch. Julie tritt vom Balkon zurück.




Scene 3.


Gregorio. Diener. Später Gertrude.
Gregorio und die Diener treten mit Blendlaternen auf.

GREGORIO UND DIENER.
    Entwichen! Entwichen!
    Der Page verschwand!
    Es leiht seinen Schlichen
    Der Teufel die Hand.
    Verräther, verruchter!
    Seinen Herren sucht er.
    Er trotzt uns'rer Macht,
    Wie wir auch gewacht,
    Morgen, gebet Acht,
    Er uns noch verlacht.






GERTRUDE tritt auf.
    Wen suchet Ihr denn hier?
GREGORIO.
    Verstohlen,
    Sammt seinem Herrn drang bei uns ein
    Hier ein Page der Montague's, mit flücht'gen Sohlen
    Dies Haus zu entweih'n.
GERTRUDE.
    Ihr treibt wohl Scherz?
GREGORIO.
    Nein, meine Beste!
    Denn ein Montague echter Art,
    Ich schwör' es Euch bei meinem Bart,
    War bei dem Feste.
GERTRUDE.
    Ein Montague!




DIE DIENER spöttisch zu Gertrude.
    Hat Eure Schönheit wohl ihn verlockt gar dazu?
GERTRUDE.
    Komm er nur wieder! Bei meinem Kopfe! Ihn, was auch        gescheh',
    Mach' ich zahm, so zahm den Fant,
    Daß dieses Haus er fliehet und schreit Ach und Weh!
GREGORIO.
    Ihr vermögt's!

CHOR.
    Ihr seid ja dafür längst bekannt!
    Gute Nacht nun, wertheste Amme,
    Nehmt hin, Verehrte, unsern Gruß!
    Gott schütz Eurer Tugend Flamme,
    Und verdamme die Montague's.

Gregorio und die Diener ab.


Scene 4.


Gertrude, später Julie.

GERTRUDE.
    Segnen will ich den Stock, der rächend die Gebeine
    Dieser Buben trifft.
JULIE erscheint auf der Schwelle des Pavillons.
    Bist Du's, Gertrude?
GERTRUDE.
    Ja, meine Kleine.
    Aber wie, es ist spät und doch seid Ihr noch hier?
JULIE.
    Ich harrte Dein.
GERTRUDE.
    So kommt!
JULIE.
    Ich folge Dir.


Sie sieht sich noch einmal ringsum und geht dann, von Gertrude gefolgt in den Pavillon.



Scene 5.


Romeo tritt wieder auf, später Julie.

ROMEO.
    O, Nacht, du machest mich erbangen!
    Nur ein leerer Traum, fürchte ich, hüllt mich ein.
    Zu schön, zu wonnevoll ist, was mich hält umfangen,
    Um Wirklichkeit zu sein.
JULIE erscheint auf der Schwelle des Pavillons; halblaut.
    Romeo!
ROMEO.
    Theure Julie.
JULIE weist ihn, immer auf der Schwelle, mit einer Geberde zurück.
    Eine Frage, und dann fort!
    Ich sende Jemand Dir! Willst Du nun bei deiner Seele!
    Daß ich mich Dir vermähle:
    Künden gleich laß den Tag mir, die Stunde und den Ort
    Wo eines Priesters Wort
    Uns Beide soll zusammengeben.
    Dann, Theurer, sei fortan mein Glück, mein Hort und Licht.
    Durch die Welt folg' ich Dir, durch's Leben,
    Allem entsag' ich, nur Dir selber nicht.
    Doch sind's wilde Triebe
    Die Dich berauscht und erfüllen die Brust,
    Dann, mit dieser Stunde Lust,
    Bleib' ein Traum uns're Liebe.
    Meide ewig mich, überlaß mich meinem Schmerz,
    Mag brechen auch dies Herz.
ROMEO zu ihren Füßen.
    Nein, zweifle nicht an mir! Stets Dir nah sein
    Du Engel, werd' ich! All mein Dasein
    Ist für Dich nur Huldigung.
    Durchstrahl mein Dunkel, Du Himmelsglanz-Umlohte!
    Sei mir des Lichtes Flügelbote
    Gottheit meiner Anbetung!

Gertrude ruft hinter der Scene: »Julie!«








JULIE.
    Horch, man ruft mich! Geh! Ich zitt're, daß man uns findet hier.
    Ich komme!

ROMEO.
    Ach zu früh!
JULIE.
    Sprich leiser!
ROMEO.
    Glaube mir,
    Nein, nein, nicht ruft man Theure Dich!
JULIE.
    Sprich leiser - sprich leiser - leiser doch sprich!
JULIE.
    Ach, man wird hier uns sehen!
    Lasse sie doch, gieb sie frei diese Hand.

ROMEO umschlingt Julie und zieht sie in den Vordergrund.
    Nein, nein, Du darfst nicht gehen,
    Lasse mir noch dieser Hand süßes Pfand.

BEIDE.
    Nun gute Nacht! So süß ist Trennungswehe!
    Ich rief' wohl gute Nacht, bis ich den Morgen sähe!
JULIE.
    Aber nun mußt Du von hinnen!
    Geh!
ROMEO.
    O, wie grausam!
Geht, sich nach Julie umsehend; diese giebt ihm einen Wink, er kehrt schnell zurück.
JULIE.
    Ach!
    Was wollt' ich doch noch sagen?
    Thöricht Fragen!
    Weil Du noch bleibst, denk ich nach,
    Kann ich mich nicht d'rauf besinnen.
    Ich wünschte Dich wohl fort und doch auch mir nicht fern!
    Gleichwie ein spielend Kind oft einen Vogel gern
    Hält sich an seid'nem Band gefangen.
    Und hebt die Flügel er freiheitssehnend zur Flucht,
    Zieht das Kind ihn zurück, mit jubelndem Verlangen,
    Ganz nur erfüllt von liebevoller Eifersucht.
BEIDE.
    Nun gute Nacht! So süß ist Trennungswehe!
    Ich rief' wohl gute Nacht, bis ich den Morgen sähe.


JULIE.
    Gut' Nacht, tausend Mal!

Entwindet sich seinen Armen und eilt in den Pavillon.

ROMEO allein.
    Schlaf senk' dich herab und Friede!
    In der Brust wohnt ihr und auf dem Augenliede.
    Wär doch ich Schlaf und Friede nun!
    Um, wenn ein Engel mir voll Huld dies Glück beschiede,
    Süß und sanft, voller Lust, an solchem Ort zu ruh'n!

Er geht.


Der Vorhang fällt.